Après l'AG du CNB du 14 mars, qui a relancé le projet d'absorption des CPI par les avocats, la CNCPI a publié de nombreux documents, dont un communiqué de presse enthousiaste, une lettre de Christian Derambure aux CPI, et une lettre du Bâtonnier Tuffreau à Christian Derambure.
Un des problèmes cruciaux est bien entendu la formation des ingénieurs. Sur ce point, la situation n'est pas encore clarifiée : les CPI avaient donné mandat à la CNCPI de poursuivre les discussions sur la base d'un texte prévoyant l'équivalence entre EQE et examen d'entrée au CRFPA (ou pré-CAPA) et un CAPA aménagé proche de l'EQF actuel.
Le rapport Tuffreau "2", sur le texte duquel le CNB s'est prononcé positivement, prévoit au contraire un pré-CAPA et un CAPA obligatoires et pas seulement axés sur le droit de la PI (ces matières seraient seulement optionnelles).
Dans sa lettre du 17 mars, le bâtonnier Tuffreau indique que l'examen du module de perfectionnement du CEIPI sera fusionné avec l'examen pré-CAPA, et "respectera les termes de l'arrêté du 11 septembre 2003".
Cet arrêté prévoit des épreuves écrites d'amissibilité, qui comprennent :
1° Une note de synthèse, rédigée en cinq heures, à partir de documents relatifs aux aspects juridiques des problèmes sociaux, politiques, économiques ou culturels du monde actuel et affectée d'un coefficient 2 ;
2° Une épreuve d'une durée de cinq heures permettant d'apprécier l'aptitude du candidat au raisonnement juridique comprenant deux compositions :
- la première portant sur le droit des obligations ;
- la seconde portant, au choix du candidat exprimé lors du dépôt de son dossier d'inscription, sur une des trois matières suivantes :
- procédure civile ;
- procédure pénale ;
- procédure administrative contentieuse.
Par addition des deux notes sur 10 obtenues à chacune des compositions, l'épreuve est notée sur 20. Cette note est affectée d'un coefficient 2 ;
3° Une épreuve écrite de caractère pratique, d'une durée de trois heures, portant, au choix du candidat exprimé lors du dépôt de son dossier d'inscription, sur l'une des matières suivantes :
- droit des personnes et de la famille ;
- droit patrimonial ;
- droit pénal général et spécial ;
- droit commercial et des affaires ;
- procédures collectives et sûretés ;
- droit administratif ;
- droit public des activités économiques ;
- droit du travail ;
- droit international privé ;
- droit communautaire et européen ;
- droit fiscal des affaires.
La note est affectée d'un coefficient 2.
Les épreuves orales d'admission comprennent quant à elles :
1° Un exposé de quinze minutes après une préparation d'une heure, suivi d'une discussion de quinze minutes avec le jury, sur un sujet relatif à la protection des libertés et des droits fondamentaux permettant d'apprécier l'aptitude à l'argumentation et à l'expression orale du candidat ; la note est affectée d'un coefficient 3 ;
2° Une épreuve orale de quinze minutes, après une préparation de quinze minutes, portant, au choix du candidat exprimé lors du dépôt de son dossier d'inscription, sur l'une des matières non choisies par le candidat à l'épreuve écrite de caractère pratique ; la note est affectée d'un coefficient 2 ;
3° Une épreuve orale de quinze minutes, après une préparation de quinze minutes, portant, au choix du candidat exprimé lors du dépôt de son dossier d'inscription, sur les procédures civiles d'exécution ou la procédure communautaire et européenne ; la note est affectée d'un coefficient 1 ;
4° Une épreuve orale de quinze minutes, après une préparation de quinze minutes, portant, au choix du candidat exprimé lors du dépôt de son dossier d'inscription, sur la comptabilité privée ou les finances publiques ; la note est affectée d'un coefficient 1 ;
5° Une interrogation orale portant sur une langue vivante étrangère choisie par le candidat, lors du dépôt de son dossier d'inscription, sur la liste annexée au présent arrêté ; la note est affectée d'un coefficient 1.
Il faudra préciser pour quelles épreuves le candidat pourra choisir le droit de la PI, lequel n'est pas spécifiquement prévu par l'arrêté.
Dans sa lettre, le Président de la CNCPI indique quant à lui que l'obtention de l'EQE sera "l'une des conditions" d'accès au CRFPA. Ce point est important, car on peut craindre que les futurs avocats-CPI, qui par leur statut d'avocats auront un droit de représentation devant l'OEB, négligent la formation en droit européen, ce qui affaiblirait leur position par rapport à leurs confrères européens, qui eux continueront à passer l'EQE.
Le CAPA comporte quant à lui les épreuves suivantes :
a) La rédaction en cinq heures d'une consultation suivie d'un acte de procédure ou d'un acte juridique ;
b) Un exercice oral, d'une durée de quinze minutes environ, après une préparation de trois heures, portant sur un dossier de droit civil, commercial, social, pénal, administratif ou communautaire ;
c) Une interrogation orale sur le statut et la déontologie des avocats tant en droit interne et en droit communautaire qu'en droit comparé ;
d) Une interrogation orale portant au choix du candidat sur l'une des langues vivantes étrangères enseignées dans le centre ;
Le Président de la CNCPI précise que la consultation et l''exercice oral "porteront spécifiquement sur le droit interne et communautaire de la PI (brevet)". Ce ne sont pas les termes du rapport Tuffreau, lequel ne prévoit des épreuves en PI qu'à titre "optionnel".
Une AG de la CNCPI statuera le 4 avril. Espérons que le texte qui sera soumis au vote sera très clair et très précis en ce qui concerne la formation !