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vendredi 30 septembre 2011

L'innovation du jour


Aujourd'hui, distraction-concours.


Qui saura saisir l'original trait distinctif du manuscrit FR2795457 qui suit ?

 
DISPOSITIF PROPULSIF UTILISANT UN CORPS NOIR


FORMULATION DU DROIT
1. Dispositif propulsif pour vol spatial ou orbital ayant pour trait distinctif l'utilisation d'au moins un corps noir chaud (2) produisant un flux radiatif axial (12).

2. Dispositif propulsif suivant la disposition du point 1, comportant un miroir focalisant (10) autour dudit corps noir (2).
3. Dispositif propulsif suivant la disposition du point 1, comportant un corps absorbant formant un arrondi pas tout à fait clos (3), laissant voir un jour (16) par où sort la radiation (12).
4. Dispositif propulsif suivant la disposition du point 1, comportant un fil ou ruban ou cordon chauffant (4) parcouru par un courant (i) produit par un circuit (6).
5. Dispositif propulsif suivant la disposition du point 4, comportant un circuit (6) assurant la modulation ou la stabilisation du courant (i).


Introduction
L'innovation dont il va s'agir a trait à un dispositif propulsif utilisant un corps noir. Son champ d'application inclut la stabilisation (par rotation ou translation) pour stations à vol orbital ou spatial.

Art connu
Jusqu'à aujourd'hui, dans l'art du vol orbital ou spatial, on produisait la stabilisation par combustion d'un carburant. Mais il fallait alors munir la station d'un imposant attirail incluant bidons stockants (jamais à l'abri d'inflammations), conduits d'admission (risquant l'obturation), dispositifs d'ignition (parfois inconstants). Il y avait là un lourd handicap. On voulut l'abolir, mais on n'y parvint jamais.

On proposa aussi maints dispositifs produisant un plasma, qu'on focalisait, à l'instar d'un dard, par l'action d'aimants puissants. Mais un poids trop grand, un coût prohibitif, ont paru autant d'ajouts à la complication, dont il fallait toujours s'affranchir. On n'y parvint pas non plus, tant on a toujours vu l'artisan plus prompt à la complication qu'à la simplification.

A tort ou à raison, on crut un instant à l'abandon prochain d'arts aussi approximatifs.
L'innovation
L'innovation dont il va s'agir apporta la conformation du diagnostic : la radiation d'un corps noir chaud suffisait à fournir la propulsion ad hoc, laissant caduc l'attirail connu.

Nonobstant un travail fourni à coup sûr minimal, un flux radiatif a tout à fait vocation à mouvoir un dispositif, à condition d'agir durant un laps suffisant. I1 y a là un fait paradoxal donc innovant.

Formulons l'innovation sans confusion : il s'agit d'un dispositif propulsif ayant pour trait distinctif, par rapport à l'art connu, l'utilisation d'au moins un corps noir chaud produisant un flux radiatif axial.

L'utilisation d'un miroir focalisant autour du corps noir conduit à un dispositif optimum.

Mais l'adoption d'un corps absorbant formant un arrondi pas tout à fait clos produit un dispositif plus compact.

Illustrations
On aura l'occasion d'y voir plus clair sur trois croquis illustrant trois cas non limitatifs, dont .

- un croquis N 1 montrant l'organisation d'un dispositif propulsif suivant l'innovation ;
- un croquis N 2 illustrant un corps arrondi laissant voir un jour par où sort la radiation ;
- un croquis N 3 montrant un châssis incluant trois dispositifs propulsifs.

Particularisations
La station 1 du croquis N 1 inclut un corps noir 2 muni d'un fil ou ruban ou cordon chauffant 4 parcouru par un courant i produit par un circuit 6. Par modulation du courant i, on produira un flux radiatif 8 plus ou moins puissant. On pourra aussi choisir un circuit 6 assurant la stabilisation du courant.

L'adoption d'un fil ou ruban chauffant ayant, par surcroît, l'absorption d'un corps noir, conduit à un dispositif plus compact. Un quidam rompu dans l'art du corps noir saura choisir à propos un corps dans l'association incluant W, Pt, C, Cr, Ni, Co, Ir, ...

Un corps noir chaud produit un flux radiatif 8 tous azimuts. I1 n'aura d'impact propulsif global sur la station qu'à la condition qu'un miroir soit inclus dans l'installation, transformant un flux azimutal au profit d'un flux axial. Voilà la fonction du miroir 10, favorisant la radiation à l'avant du corps noir 2, pour la constitution d'un flux 12 grosso modo horizontal.

Un phototransistor 14, sis à l'avant du corps noir, pourra fournir au circuit 6 un signal d'automatisation.

Tout photon du flux radiatif 12 concourt à l'impulsion P du flux global suivant sa position dans la distribution qu'imagina Max Plank (loi du corps noir). L'installation subit alors l'impulsion II où P+II=0.

Dans l'installation du croquis N l, la transformation d'un flux azimutal au profit d'un flux axial s'accomplit par un miroir. La fonction pourra aussi s'accomplir par l'obturation du fond du corps noir. Ainsi, sur l'installation du croquis N 2, on voit un corps absorbant 3 formant un arrondi pas tout à fait clos laissant voir un jour 16, à l'avant du dispositif, par où sort la radiation. Un flux radiatif apparaît alors axial par construction. A propos du croquis N 3, il s'agit d'un châssis 18 incluant trois dispositifs propulsifs 21, 22, 23 suivant l'innovation, ainsi qu'un circuit 24 commandant au moins un dispositif suivant la translation ou la rotation à accomplir.

Signalons pour finir un atout important quant à la pollution, souci constant d'aujourd'hui. Auparavant, la propulsion par combustion ou plasma laissait maints produits diffus stagnant autour du dispositif. Dans l'innovation, la radiation poursuit son cours dans l'infini cosmos, laissant l'azur intact. Là aussi, l'innovation abonnit l'art du vol spatial.

Déposant, inventeur et rédacteur : Robert Signore

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13 comments:

Onurb a dit…

A tort ou à raison, la disparition d'un caractr, ainsi qu'un roman fait par Perec

Anonyme a dit…

J'ai la réponse ! C'est une demande dans laquelle il n'y a pas la lettre "e". Ce genre d'exercice a un nom technique que je n'ai plus en tête... Robert expliquait qu'il avait rédigé cette demande lors d'un we pluvieux !...

Anonyme a dit…

L'originalité ne serait-il pas dans la personne même de l'inventeur? Si c'est bien le Robert Signore auquel je pense, mon premier cours de droit US au Ceipi était de lui.

Anonyme a dit…

Aucune lettre 'e' dans la demande

Anonyme a dit…

L'événement est ce que je ne repère...

Anonyme a dit…

Fortiche M. Signore. D'où l'utilisation du passé simple...

Anonyme a dit…

Facile: pas de lettre "e".

Anonyme a dit…

C'est donc une demande de brevet "lipogramme".

Anonyme a dit…

L'Innovation dont il s'agit laissa son public pantois.
Ma foi s'il y a occupation valorisant plus
Il y a aussi occupation insignifiant plus.

Mais il faut pour ça avoir loisirs à foison.



PS : 'Dico syno' il consultait pour y aboutir.

Anonyme a dit…

Excellent! Moi qui avait déjà parfois du mal à distinguer PI et pataphysique, voilà maintenant que tout devient plus flou encore... On devrait inscrire des contraintes Oulipiennes dans les textes afin d'améliorer la qualité des demandes -- ou en contrôler le nombre. Un CAP de technicien en poésie serait alors enfin utile "industriellement". «Papa, je me suis inscrit en lettres à la fac». «Félicitations mon fiston, tu pourras trouver un bon boulot bien rémunéré dans les brevets»...

Ce n'est pas la première expérience réunissant art et brevet... J'ai vu il y a longtemps une installation dans un musée en Amérique de deux artistes qui avaient déposé une demande de brevet pour un procédé et dispositif pour trouver l'amûûûûûr. Ils se proposaient de présenter les échanges avec l'USPTO au fil de la procédure. Je n'ai pas vérifié dernièrement s'il y avait quelque chose dans PAIR, mais je parie qu'ils ont été profondément déçus. Est-ce la prose sèche ou le backlog qui aura eu raison du dossier?

Et pourtant, il y a des vocations contrariées à l'OEB. Un examinateur y avait pondu une notification toute en quatrains au cours de la procédure. Est-ce une coïncidence si la division au complet avait été renouvelée après que la décision fut retoquée par la chambre? Pas sûr (la chambre a pondéré l'affaire pendans des années), mais... (désolé, j'ai égaré le numéro du dossier)

J'avais d'abord abordé le texte d'un point de vue technique... Est-ce qu'une vulgaire chaufferette à rayonnement est adaptée pour le vol spatial ou orbital? Je suppose que l'on ne peut pas traîner Marcoule au bout du fil dans l'espace... Et ne tient-on pas déjà compte de la pression de rayonnement dans la conception des satellites?

Avant que je ne découvre la solution, le style alambiqué m'avait fait songer à la prose d'un savant distrait. Perec non plus n'est pas si facile à lire.

Rimbaud a dit…

Amusant.

Anonyme a dit…

Impressionnant. Quand je pense que mon plus haut fait de ce genre a été de paraphraser le sketch du "perroquet mort" de Monty Python dans une opposition dans laquelle il s'était avéré que la société opposante avait en fait été bouclée quelques années auparavant ("This is an ex-opponent.").

Anonyme a dit…

Exercice: traduire le texte en anglais sans employer la lettre "e".

 
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